Malades de Parkinson à Marseille, ils vont tester le cannabis thérapeutique, La Provence, 24/1/2020

Malades de Parkinson à Marseille, ils vont tester le cannabis thérapeutique

La Provence, 24/1/2020

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transmis par principesactifs.fr

La prise de cannabis peut-elle soulager certains symptômes moteurs et non-moteurs de la maladie de Parkinson ? “Nous avons de bonnes raisons de le penser mais nous avons besoin de données robustes pour le démontrer”, sourit le Pr Olivier Blin, chef du service de pharmacologie clinique de la Timone, à Marseille.

Grâce au soutien du centre d’excellence Dhune et de l’association France-Parkinson, son équipe, avec le service de neurologie et de pathologie du mouvement, le CNRS et l’Institut de neurosciences du CHU s’apprêtent à tester la prise de fleurs séchées ou d’huile de cannabis sur une vingtaine de patients, tous volontaires. “Nous finalisons l’étude pré-clinique et nous discutons avec l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) du protocole”, indique le médecin, qui vise un feu vert pour le printemps. Il s’agira notamment de tester différents dosages entre THC et CBD, les principes actifs du cannabis. Une société allemande fournira le produit de synthèse lors de cette phase expérimentale.

Autorisé dans une trentaine de pays, l’usage thérapeutique du cannabis est jusqu’ici resté tabou en France, bien que de très nombreux malades l’utilisent déjà, hors de tout contrôle, pour apaiser des douleurs, résistantes aux traitements traditionnels. Mais l’ANSM semble cette fois décidée à mettre le turbo : en septembre, sur prescription d’un médecin volontaire et spécifiquement formé, 3 000 patients français (présentant certaines formes d’épilepsies, de douleurs neuropathiques, d’effets secondaires de chimiothérapie, de soins palliatifs ou de scléroses en plaques) testeront l’utilisation du cannabis. Une annonce faite mercredi, lors des premières auditions de la mission d’information parlementaire sur le cannabis à l’Assemblée nationale (lire ci-dessous). Le Pr Blin espère disposer, dès la fin de l’été 2020, d’assez d’éléments probants pour “nourrir” leurs travaux.

La législation française interdit toujours la culture de plantes au taux de THC supérieurs à 0,2%; l’ANSM envisage d’ailleurs “plutôt d’avoir recours à des producteurs étrangers” pour fournir le cannabis nécessaire à son expérimentation. Dans la Creuse, les Alpes de Haute-Provence, des élus s’intéressent de près à cette opportunité économique. Et malgré l’interdiction, InVivo, l’un des premiers groupes agricoles coopératifs français, a lui-même déposé une demande auprès de l’ANSM pour se positionner sur ce marché dit de “l’or vert”.