Appel urgent de la société civile : du cannabis médical pour nos aînés !, signataires, 20 avril 2020

Appel urgent de la société civile : du cannabis médical pour nos aînés !

 

Nous, associations d’usagers de cannabis à des fins thérapeutiques, médecins et travailleurs sociaux dans le champ des addictions, militants humanitaires appelons solennellement le ministre de la Santé, Olivier Véran, le gouvernement d’Edouard Philippe et le Président de la République, Emmanuel Macron, à rendre possible l’accès immédiat au cannabis à usage médical.

 

Comme l’ont expliqué William Lowenstein et Jean-Yves Nau (Slate du 16 avril 2020), il est choquant que nos anciens reçoivent force benzodiazépines, antidépresseurs, neuroleptiques et opioïdes sans même que l’accès au cannabis à usage thérapeutique soit possible en cette période de confinement liée au Covid 19.

 

Le cannabis est indispensable pour les personnes âgées ou handicapées et pour tous les malades nécessitant ce type de prescription. On se fondera simplement sur la liste des pathologies validées dans les nombreux pays disposant déjà d’un accès légal et sur les pratiques quotidiennes en Israël dans les hôpitaux, les maisons de retraite et même les prisons.

 

La France s’est engagée dans la voie du cannabis à usage médical mais c’est un processus bien trop lent. Les personnes âgées ou handicapées résidant dans des établissements médicosociaux sont dans l’urgence et très anxieuses face Sars-CoV-2.

 

Contrairement au Canada, à l’Allemagne, à la Suisse, à la Californie, etc… il est impossible d’avoir accès à des huiles, des gélules, des suppositoires ou à la vaporisation. Le CBD seul est disponible mais il ne peut suffire. Il s’agit de fournir une palette de cannabinoïdes à des ratios variés. En effet, la présence de THC, de THCV, de CBG et de certains terpènes est indispensable à l’obtention d’un effet anxiolytique, myorelaxant, antalgique, antispasmodique, etc

 

Les modalités pratiques de la production et de l’accès devraient être discutées mais de nombreuses solutions existent, y compris sans aucun budget public, et pourraient être opérationnelles dans un temps record.

 

Nous devons cela à celles et ceux qui ont déjà payé un si lourd tribut à la pandémie et qui vivent dans l’angoisse ou le désespoir.

 

Signataires :

Dr Anne Borgne (présidente du RESPADD),

Nicolas Bonnet (pharmacien de santé publique, RESPADD),

Dr Bernard Kouchner (ancien ministre de la Santé),

Dr Patrick Aeberhard (cardiologue, ancien président de Médecins du Monde),

Dr Christian Sueur (psychiatre, président du GRECC, Groupe de Recherche et d’Etudes Cliniques sur les Cannabinoïdes),

Dr Didier Jayle (Conservatoire National des Arts et métiers),

Dr Jean-Michel Delile (Psychiatre, Addictologue, Président de la Fédération Addictions)

Dr William Lowenstein (Médecin interniste, Addictologue, SOS Addictions),

Pr Amine Benyamina (Psychiatre, Centre d’Enseignement, de Recherche et de Traitement des Addictions),

Dr Béatrice Stambul (Psychiatre, association Bus 31/32, Marseille et ASUD Mars Say Yeah),

Dr Bertrand Lebeau Leibovici (médecin addictologue, GRECC),

Laurent Appel (Conseil National de la Résistance Cannabique),

Anne Coppel (sociologue),

Jean-Pierre Couteron (psychologue, addictologue),

Danièle Jourdain Menninger (ancienne présidente de la MILDECA),

Maëla Lebrun-Gadelius (directrice association Bus 31/32, Marseille),

Victor Martin (Plus belle la nuit),

Rodrigo Arenas (militant associatif 93)