La FDA accélère la recherche sur la psilocybine pour les troubles dépressifs majeurs, Aurélien Bernard, 2019

La FDA accélère la recherche sur la psilocybine pour les troubles dépressifs majeurs

Psilocybine pour la dépression 

La Food and Drug Administration (FDA) a catégorisé les champignons hallucinogènes en tant que « thérapie révolutionnaire » pour les troubles dépressifs majeurs (MDD), une démarche qui accélérera la recherche de nouveaux médicaments à partir de psilocybine. Cette classification a été créée en 2012 pour encadrer les recherches et le développement produit de médicaments à partir de susbtances ayant un potentiel fort par rapport aux options existantes et pour des patients atteints de maladie grave ou qui met leur vie en danger.

La première recherche sur la « thérapie révolutionnaire » sur la dépression a été attribuée à l’institut Usona, qui vient de lancer un essai clinique de phase II visant à déterminer l’efficacité d’une dose orale unique de psilocybine dans le traitement de la dépression. L’Institut Usona est un organisme de recherche médicale à but non lucratif qui « mène et soutient des recherches précliniques et cliniques afin de mieux comprendre les effets thérapeutiques de la psilocybine et d’autres médicaments destinés à développer la conscience ». Usona recrute actuellement des volontaires pour l’essai clinique.

Aux États-Unis, au moins 17 millions d’adultes souffrent de dépression, principale cause d’invalidité dans le pays pour les 15 à 44 ans, soit 7%. En France, les estimations tournent entre 8 et 10% de la population. Des recherches antérieures ont montré que les patients en phase terminale traités à la psilocybine présentaient une diminution significative de la dépression et de l’anxiété. Une étude similaire est en cours à Melbourne, en Australie.

« Les résultats des études précédentes démontrent clairement le potentiel remarquable de la psilocybine en tant que traitement chez les patients atteints de TDM, ce que Usona cherche maintenant à confirmer dans ses propres essais cliniques », a déclaré Charles Raison, MD, directeur de la recherche clinique et de la recherche translationnelle chez Usona.

Bien que la psilocybine figure sur la liste des stupéfiants américaines, dans l’Annexe I aux côtés du cannabis, certaines juridictions locales ont commencé à assouplir leurs lois sur les champignons hallucinogènes. En mai, les habitants de Denver ont voté en faveur d’une mesure visant à décriminaliser la possession de champignons à psilocybine par des adultes. Le mois suivant, une mesure similaire visant à décriminaliser la possession de champignons de la psilocybine et d’autres plantes enthéogéniques a été approuvée par les dirigeants de la ville d’Oakland, en Californie.

C’est la deuxième fois en un peu plus d’un an que la FDA désigne la psilocybine comme thérapie révolutionnaire. En octobre 2018, l’agence l’avait accordé pour mener une étude sur l’utilisation de la psilocybine en tant que traitement de la dépression résistante au traitement.