Doutes sur l’expérimentation française du cannabis thérapeutique, Aurélien Bernard, Newsweed, 9 septembre 2020

Doutes sur l’expérimentation française du

cannabis thérapeutique

NEWSWEED

Doutes sur l'expérimentation du cannabis thérapeutique en France 

Dans une tribune au Parisien, une cinquantaine de médecins et d’associatifs, dont le président et la plupart des membres du CST « mise en œuvre de l’expérimentation du cannabis médical en France », doutent de la volonté du gouvernement de mettre en place l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France.

Actant des multiples retards et de l’absence du décret permettant la tenue de l’expérimentation, un temps soupçonné de bloquer à la Direction Générale de la Santé, ils interpellent le gouvernement.

« Le décret d’application de cet article 43 est attendu depuis plusieurs mois. Sans ce décret, il est impossible de mettre en œuvre cette expérimentation, car l’étape cruciale de la sélection et de l’autorisation de ces médicaments qui seront prescrits aux patients ne peut être réalisée. » peut-on lire dans la tribune.

« Face à la souffrance des patients, nous attendons des décisions politiques fortes et rapides, des engagements tenus, un financement adapté aux objectifs, en commençant par la publication du décret dans les plus brefs délais pour proposer aux patients ces traitements dès le premier trimestre 2021. »

Comme souligné à plusieurs reprises dans nos articles, en plus du décret manquant, le point du financement n’a toujours pas été abordé, mettant à risque si ce n’est la tenue de l’expérimentation, du moins son amplitude, en restreignant à la fois les possibilités de formation des praticiens qui prescriront et distribueront le cannabis et la diversité de produits proposés aux patients.

Le sujet est actuellement bloqué depuis début 2020.

L’ANSM a récemment annoncé un report de l’expérimentation au plus tard à janvier 2021, ce qui paraît intenable dans les conditions actuelles, sans financement ni appel d’offres et sans formation pour les professionnels de santé.

« Même si le décret était publié en septembre, je ne suis pas sûr qu’on arrivera à commencer en janvier », doute Nicolas Authier.